Cellule hydro-sédimentaire

Cellule hydro-sédimentaire

Une cellule sédimentaire ou hydro-sédimentaire représente un compartiment du littoral possédant un fonctionnement relativement autonome du point de vue des transports sédimentaires par rapport aux compartiments voisins. Entre deux cellules voisines, les échanges sont faibles voire nuls.

Le domaine littoral est un système dont l’équilibre dépend des échanges de sédiments se produisant transversalement (échange cordon dunaire / haut de plage) et longitudinalement (dérive littorale) selon les marées, les houles, les courants associés et les vents. Entre deux cellules voisines, chacun de ces facteurs naturels influence une dynamique particulière. Sous l’action de ces derniers, les sédiments restent à l’intérieur de la cellule ou sortent définitivement du système littoral (illustration 1), ce qui en fait un environnement particulièrement complexe à étudier.

Les limites entre cellules sédimentaires peuvent être constituées d’obstacles naturels (changement d’orientation de la côte, caps rocheux, embouchures de rivières, passes de dépressions arrières-récifales, …) ou anthropiques (ouvrages maritimes, épis, brise-lames, remblais, …) qui bloquent ou modifient les transits sableux.


 

Morphologie d’un profil de plage par secteur

Afin de mieux comprendre l’impact de ces ouvrages sur les dynamiques sédimentaires, le profil de plage a été délimité en différentes zones représentatives des secteurs sur lesquelles ces dynamiques prennent place. Ces zones sont décrites ci-dessous(ilustration 2).

  • Zone A : Zone d’avant-plage

Cette zone concerne la partie immergée de la plage (avant-plage). Sa limite supérieure a été considérée comme étant la limite de la plus haute mer de marée astronomique (PHMA). La limite basse de cette zone est constituée par le large ou le front récifal. Les ouvrages ou parties d’ouvrages situés dans cette zone ont un rôle perturbateur sur les transports qui s’y déroulent, et notamment sur les transports générés par les courants de dérive littorale, qui ont généralement une direction parallèle à la côte très marquée.

  • Zone B : Zone de swash

La zone B est définie comme étant la zone de plage émergée balayée par les houles lors d’un évènement de période de retour annuel. Cette définition permet de rattacher cette zone à une fréquence importante d’écoulements énergétiques (zone de swash) et donc à une zone soumise à d’importants flux sédimentaires. Au niveau géomorphologique cette zone correspond généralement à la limite de plus haute marée astronomique et du haut de plage, c’est-à-dire la plage située entre le niveau d’eau statique, et le premier marqueur morphologique de haut de plage : pied de dune, limite de végétation…

  • Zone C : Zone dunaire

Sur une plage naturelle, la zone C correspond à la zone dunaire. Lorsque la dune n’existe pas comme c’est régulièrement le cas à La Réunion du fait d’une forte artificialisation de la plage, cette zone délimite la largeur sur laquelle la dune devrait s’étaler dans un contexte naturel. Cette zone permet de référencer les ouvrages présents sur la dune ou empêchant sa reformation.

  • Zone D : Zone d’arrière dune

La zone d’arrière dune délimite le secteur pouvant être atteint par les vagues lors des évènements extrêmes dont les périodes de retour seraient supérieures à 100 ans. Les écoulements hydrodynamiques dans cette zone restent donc possibles, mais ils sont rares et énergétiques.


 

Référence :

Durand G. et Belon R. (2021) – Guide des bonnes pratiques pour la gestion des ouvrages implantés sur le littoral de La Réunion. Rapport final. BRGM/RP-70651-FR, 63 p., 43 ill., 8 tabl.