Pour comprendre la dynamique littorale, plusieurs composantes physiques du milieu marin et atmosphérique doivent être appréhendées :
Le vent est un paramètre atmosphérique important. Il joue plusieurs rôles :
D’une part, c’est le moteur de génération des différents régimes de houle présents autour de La Réunion. Plus il est fort et plus la surface de contact entre la mer et l’atmosphère est grande (« fetch ») et plus les houles générées sont importantes ;
D’autre part, orienté vers la côte il contribue à augmenter le niveau marin le long du littoral en générant un phénomène de surcote ;
Enfin, il peut également jouer un rôle dans le transport sédimentaire, c’est ce qu’on appelle la déflation éolienne. Le vent, s’il souffle localement suffisamment fort, peut soulever le sable du sol et le transporter sur des distances plus ou moins grandes.
Le niveau de la mer est également un paramètre déterminant car il va jouer un rôle sur le niveau d’atteinte de la houle sur le littoral mais également sur leur dissipation. En effet, plus le niveau marin est haut plus la dissipation de la houle se fera proche du littoral. Le niveau marin est composé de la marée astronomique, de la surcote/décote atmosphérique et de la surélévation liée au déferlement de la houle à la côte.
La houle est le principal moteur de dynamique sédimentaire et des phénomènes de submersion marine à La Réunion.
LE VENT
Le régime de vent local dominant sur La Réunion est celui des alizés dont la direction varie classiquement du sud-est au nord-est.
Il existe des flux de nord-ouest ou de sud-ouest lorsqu’un front froid aborde l’île mais ce phénomène est plus rare.
Les épisodes cycloniques peuvent également générer du vent dont la direction dépendra de la trajectoire du cyclone.
https://meteofrance.re/fr/climat/les-effets-de-lile-de-la-reunion-sur-le-vent-incident
LA MAREE
A la Réunion, la marée est de type semi-diurne à inégalités diurnes, c’est-à-dire qu’il est possible d’observer quotidiennement deux pleines mers (PM) et deux basses mers (BM) dont les hauteurs sont différentes dans la même journée.
En termes de caractéristiques, les références altimétriques Maritimes du SHOM (http://diffusion.shom.fr/) pour la Réunion sont les suivantes :
La différence entre les plus basses mers astronomiques (PBMA) et les plus hautes mers astronomiques (PHMA) est inférieure à 1 m, ce qui fait de La Réunion un milieu microtidal. La marée n’est donc pas un facteur prépondérant dans la dynamique du littoral réunionnais.
LA SURCOTE/DECOTE
Il existe un phénomène de surcote/décote lié à des propriétés atmosphériques tels que le vent et la variation de pression atmosphérique mais également un phénomène lié au déferlement de la houle à la côte.
Le vent orienté vers la côte peut générer une accumulation d’eau le long du littoral (phénomène de surcote correspondant à une augmentation du niveau de la mer) et à l’inverse s’il est orienté vers le large peut générer un phénomène de décote (baisse du niveau de la mer) localement. Une baisse de la pression atmosphérique (dépression atmosphérique) va également engendrer un phénomène de surcote alors qu’une augmentation (anticyclone) va générer une décote. Une variation de 1HPa génère une variation du niveau de la mer de 1 cm.
Le déferlement de la houle le long du littoral va également engendrer une augmentation du niveau de la mer entre la zone de déferlement et le littoral, ce phénomène est également appelé « set-up ».
LES TYPES DE HOULE A LA REUNION
La Réunion est exposée à trois types de houle (cf. Figure 1) dont les plus fréquentes demeurent les houles d’alizés, de secteur dominant sud-est.
Figure 1. Les différents régimes de houle à La Réunion (Météo France, 2009).
Les houles d’alizés présentent une hauteur significative qui dépasse rarement 2 m et une période comprise entre 5 et 10 secondes sur la côte au vent. Elles sont générées par les alizés, vents caractéristiques de la zone intertropicale. C’est pendant l’hiver austral, période d’activité intense des alizés, que l’on observe les houles d’alizés maximales. Leurs directions principales sont alors de secteur est à sud-est. Connus pour leur régularité, les alizés peuvent parfois être assez forts et engendrer des houles exceptionnelles de l’ordre de 5 mètres.
Les houles australes, de périodes relativement longues (périodes comprises entre 10 et 20 secondes), présentent des hauteurs moyennes de l’ordre de 3 à 4 m. Elles proviennent de tempêtes formées à 3000 km au large, dans la zone tempérée de l’hémisphère Sud et atteignent les rivages réunionnais 15 à 25 jours par an. Par leur énergie, ces houles sont particulièrement érosives et peuvent également être à l’origine d’importantes submersions sur les côtes sud et ouest. Les réunionnais gardent en mémoire les houles australes du 12 mai 2007, atteignant une valeur maximale de 11,3 mètres (6,4 m pour la hauteur significative) à 19h selon les données de la DDE de l’houlographe de Saint Pierre.
Les houles cycloniques correspondent, quant à elles, à des épisodes très énergétiques, concentrés sur quelques jours par an (de 48 à 72 h), entre novembre et mars. Dépendantes de la trajectoire des cyclones, ces houles s’observent le plus souvent dans les secteurs nord-est à nord-ouest de l’île.
Elles peuvent atteindre une hauteur maximale d’une dizaine de mètres (moyenne de l’ordre de 5 à 7 m).
Référence :
Références Altimétriques Maritimes du SHOM
Pedreros R., Lecacheux S., Le Cozannet G., Blangy A. et De la Torre Y., (2009).
« HOULREU » Quantification de la houle centennale de référence sur les façades littorales de
La Réunion. BRGM/RP -57829-FR, 119 p., 93 fig., 14 tab.